Vous rêvez de vous installer au Québec en mettant toutes les chances de votre côté ? Il faut être bien informé et connaitre les principales embûches auxquelles tous les immigrants sont confrontés. Ne cherchez plus, poursuivez la lecture de notre série “Comment se planter au Québec“, vous avez en main l’outil indispensable pour éviter quelques échecs classiques.
Et si on débutait par le logement ?
Que vous disposiez d’un confortable pécule pour vous installer ou que vous soyez financièrement “raide”, l’argent va fondre comme neige au soleil. Donc rangez la calculette. De toute façon si vous arrivez avec vos gros euros en poche, le taux de change avec le dollar canadien vous est (pour l’instant) très favorable. Ainsi, même raide, vous êtes pas mal plus riche !
Le premier poste à considérer est bien évidemment le logement. N’y allez pas de main morte. Extasiez-vous devant la superficie que vous pouvez obtenir pour le même prix qu’un studio parisien et oubliez que le niveau des salaires montréalais est plus bas qu’à Paris. D’ailleurs certains l’ont bien compris à Montréal en développant tout un marché d’appartements meublés “tout inclus” (Internet, téléphone, électricité….) à des prix indécents. Les gentils immigrants sont en plein dans le viseur. L’autre travers étant que les Montréalais de souche nous sont très reconnaissants de faire flamber le marché locatif et qu’ils désertent le Plateau Mont-Royal devenu le quartier français bohème par excellence. Le très familial quartier d’Outremont occupant le deuxième rang de prédilection.
Que dire sur les fringues et les victuailles ?
Par contre, il est des achats judicieux sur lesquels vous pourriez totalement passer à côté, comme le manteau d’hiver. Mais attention pas le manteau sexy qui vous fait une taille ou une carrure de rêve, mais celui pas forcément Fashion du tout et qui vous protégera du facteur vent quand vous serez proche des -30° Celsius. Pour ce genre de manteau comptez plusieurs centaines de dollars. Sinon vous pouvez toujours tenter votre gros manteau d’hiver niçois. On s’en reparlera avec délectation en janvier prochain…
La panoplie “Barbie et Ken en vacances d’hiver”ne s’arrête bien évidemment pas au manteau: bottes, bonnet (“tuque” en jargon local), gants, etc… sont autant d’articles dont les caractéristiques doivent vous permettre d’affronter les rares jours où vous serez dans les profondeurs abyssales du froid hivernal, et surtout de quoi allonger la taille du ticket de caisse. Et quand vous êtes pévétiste, ça peut faire délicieusement mal au budget.
Venons-en aux victuailles. Vous aimez le fromage et le bon vin? Vous êtes carnivore et de façon compulsive ? Vous allez adorer faire les courses (ici on magazine, vous vous y ferez vite…). La vie est chère un peu partout direz-vous ? Certes. Mais la comparaison avec votre pays d’origine risque de vous montrer rapidement les subtilités de cet adage mondialiste. Il est vrai que si vous n’arrivez pas avec un travail en poche, comme la majorité des personnes qui immigrent, vous aurez tout le temps de flâner dans les allées des épiceries et adoucir la transition en achetant des produits importés de votre terroir natal (Corrèze, Larzac, XIIIème arrondissement de Paris…) dont la taxe à l’importation vous laissera parfois sans voix…Magaziner va devenir un art, celui de faire des bons choix à la hauteur de votre porte-monnaie !
Parlons budget maintenant…
Le rapport me direz-vous ? Et bien tout se paye ici. Vous avez besoin d’une équivalence certifiée de vos diplômes ? De convertir votre permis de conduire pour qu’il soit valide dans la Belle province de façon permanente ? D’obtenir la carte de couverture médicale ? Vous n’en sortirez pas indemne ! A coups d’environ 50 ou 100 dollars par-ci par-là, cela finit par peser sur les comptes. D’ailleurs c’est bien plus souvent proche de 100 que de 50. Mais bon, vous n’allez pas chipoter pour une poignée de dollars en plus, hein ?
Donc ne faisons pas les comptes; il ne manquerait plus que cela vous prenne un certain temps avant de décrocher votre premier boulot, vous pourriez avoir le tournis. Au pire on parlera un peu plus loin, dans un autre chapitre, des joies du crédit et de l’endettement.
Au pays de l’immigration sélective, avec le succès que l’on connaît, n’oubliez pas que les heureux élus à la Résidence Permanente l’ont été sur la base de critères également financiers. Dossier provincial, dossier fédéral, déménagement transatlantique, installation, instinct de survie, période de recherche d’emploi: tout y est pour assécher vos réserves. Mais ça fait partie du jeu…Il faut l’accepter ou renoncer.
L’autre phénomène qui plombera durablement les prévisions budgetaires de ceux qui s’installent sur le long terme, c’est le coût des retours aux origines. En plus de devoir sacrifier la plupart de vos vacances pour retourner voir famille et amis, il faudra additionner au prix des billets d’avion toutes les dépenses liées aux périples en question: cadeaux de Noëls, barriques de sirop d’érable, restaurants avec les amis, transport sur place… en oubliant au passage que le taux de change ne vous sera plus forcément favorable dans ce sens-là. Cette “tournée des Grands Ducs annuelles est un budget en soi. Vos amis et vos familles ne s’en rendent pas toujours compte. Mais quand on aime, on ne compte pas !
Bon, cette lecture peut vous paraître douloureuse mais mieux vaut guérir que prévenir ! Une fois pris en compte tout ou partie de ce qui précède, vous devriez faire un bon budget prévisionnel et réunir toutes les conditions pour éviter les mauvaises surprises et passer un bon séjour au Québec…
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Source de l’article : Souriez-vous !
Pour relire l’article précédent de la Série “Comment se planter au Québec“: Arrivez sans visa (ou avec le mauvais)
Envie d’avoir une information encore plus complète sur le coût de la vie au Québec (Canada), consultez notre Guide Destination Québec à la rubrique “J’estime mon niveau de vie au Québec et je fais mon budget“. Bonne lecture !