Il porte un nom bizarre « trouble affectif saisonnier » ou plus couramment TAS. On le nomme plus souvent qu’à son tour le « blues de l’hiver ». C’est en fait une déprime hivernale. Une dépression liée au manque de lumière naturelle qui survient chaque année, en automne ou en hiver, pendant au moins 2 années consécutives, et qui dure jusqu’au printemps suivant.
Cette affection psychologique est fréquente. Elle touche entre 3 et 5 % des individus vivant dans l’hémisphère Nord. Dans 75 à 80 % des cas, les victimes sont des femmes âgées de 18 à 45 ans. Cette dépression saisonnière doit être différenciée des simples chutes d’humeur dont souffre environ 50% des gens durant la période hivernale.
Comment ce traduit la dépression hivernale ?
Les principaux symptômes pour la caractériser sont d’abord ceux d’un épisode dépressif classique :
- absence de motivation,
- difficulté de concentration,
- passivité,
- mélancolie,
- sentiment de fatigue,
- pensées suicidaires dans les cas les plus prononcés.
Ces symptômes doivent durer plusieurs jours par semaine pendant deux ou trois semaines pour que l’on puisse vraiment parler d’épisode dépressif.
La dépression saisonnière se reconnaît à plusieurs particularités. Les personnes atteintes ont tendance à trop dormir et à manger plus que d’habitude et notamment des sucreries. Les épisodes de mélancolie atteignent leur pic en soirée, alors qu’ils apparaissent surtout le matin dans les autres types de dépression.
Enfin, les dépressifs saisonniers retrouvent une humeur stable à partir du printemps et durant tout l’été en raison du retour des beaux jours et de la lumière qui les accompagne.
Comment y remédier ?
On dit souvent que çà n’arrive qu’aux autres. Cependant, tous ceux qui ont vécus dans un pays nordique (et le Québec est inclus de par son climat plus que par sa géographie) le savent, l’hiver est long à traverser. Le manque de lumière du à des journées très courtes et à une exposition limitée au soleil affectent notre moral. Le trouble affectif saisonnier est donc une véritable maladie, et lorsqu’elle survient, le soutien de l’entourage est indispensable pour en sortir.
Les médecins prescrivent habituellement des antidépresseurs spécifiques. Mais une autre méthode est efficace dans près de 50 % des cas : il s’agit de la luminothérapie. Ce traitement simple consiste à s’exposer au moins une heure par jour à la lumière d’une lampe spéciale de forte ’intensité lumineuse. Il est suggéré de bien se faire conseiller notamment pour pratiquer une exposition graduelle. Certains pourront enfin consulter un psychologue afin de surmonter leur dépression saisonnière.
Vous voici donc avertis. Si certain signes surgissent au beau milieu de votre premier hiver québécois, il est nécessaire de se prendre en main et de trouver les bonnes solutions. En autres, sortir le plus souvent possible, même par temps froid, et prendre quelques minutes de soleil (son effet reste bénéfique même si vous n’avez que le visage à découvert). Cela fait partie de l’apprentissage et du parcours de tout immigrant qui pose ses valises au bord du fleuve Saint-Laurent.
Ce billet a été inspiré par un article de Stéphane Mukkaden, résident en Norvège, et membre de l’Association démocratique des Français du Monde (ADFE) : La dépression hivernale
Autres lectures : Ce dernier nous recommande également la lecture du blog «A Frog in the Fjord», et en particulier sur le même sujet : How to Survive Your Winter Depression.