La glace au Québec: le buzz de l’hiver !


[ Culture québécoise ] - Rédigé par
Bateau Saint-Laurent hiver

Bateaux « ivres » sur le Saint-Laurent

On dit que la langue d’un pays traduit, dans toute sa profondeur, une culture locale et même son identité. Le Québec, peut-être plus que tout autre nation, n’échappe pas à la règle quand il s’agit d’évoquer d’hiver.

Le long combat mené par les « gens du pays » pour préserver la langue française dans ce grand bout d’Amérique du Nord, a porté ses fruits. Certaines expressions typiques, issues du parler courant, sont l’exact reflet de la vie et du quotidien des québécois. Quotidien intimement lié à la météo…

Des expressions qui empruntent beaucoup à l’hiver

 

Si vous prêtez bien l’oreille, vous vous rendrez compte que beaucoup de ces expressions typiques relatent l’hiver. Devinez pourquoi ?

Vous n’avez pas trouvé ? C’est sûrement que vous n’avez pas encore passé votre premier hiver dans la Belle Province. Cet hiver, avec lequel tout le monde nourrit un sentiment d’amour/haine, dure en effet de longs mois. Et lorsqu’il semble disparaître, une dernière tempête de neige vous rappelle durement qu’il veille encore au grain.  Voici donc la raison pour laquelle, 12 mois durant, chacun d’entre nous se rappelle, dans les discussions sociales ou professionnelles, que l’hiver reste le maître du jeu au Québec.

Allons-y pour quelques exemples parmi les plus courants que tout immigrant devra rapidement intégrer :

  • Briser la glace (se dit de l’acte d’entamer une discussion)
  • Sauter sur la glace (comme les hockeyeurs et qui signifie participer ou se lancer dans à quelque chose)
  • Mettre quelque chose sur la glace (qui signifie le stopper provisoirement)
  • Être gelé comme une crotte (avoir très froid)
  • Patiner sur la bottine (qui se dit de celui qui se traîne ou qui n’est pas très rapide)

Comme vous pouvez le constater, les expressions québécoises populaires ont une certaine saveur. Elles traduisent l’héritage des ancêtres et chante dans une certaine mesure l’histoire d’un peuple et de cet hiver qui le caractérise si bien : dur et chaleureux à la fois.

Des expressions qui font le bonheur des autres pays francophones

 

Je croise souvent des amis québécois qui nous disent que leurs expressions sont parfois moquées notamment par les français. Que nenni ! dirait mon grand-père. On les apprécie au contraire. Surtout parce qu’elles nous ramènent à un vieux français que la France a progressivement perdu, sauf dans les campagnes profondes (je le sais, j’en viens moi-même).

glaces Saint-Laurent Quebec

Cargo dans les glaces du Saint-Laurent…

Cette parlure québécoise est un élément d’unicité voire de fierté. On l’aime pour sa différence. On l’aime pour son côté terroir. On l’aime car elle fait authentique. Et vous remarquerez qu’Eldorado n’en fait pas partie. Comme je l’entends trop souvent, le Québec n’est pas un eldorado pour les français. Immigrer reste difficile. S’intégrer prend du temps et demande de faire des concessions et notamment sur le langage.

Vous verrez que vous ne serez pas toujours compris, et vice-versa. Vous aurez de la misère à trouver le juste ton et parfois le juste mot. Un équilibre savant et délicat qu’il faut trouver pour se faire comprendre sans caricaturer (voir notre Guide sur le sujet). Un exercice plus difficile pour les francophones issus de l’immigration que pour les nouveaux arrivants parlant une autre langue et qui découvrent la parlure comme une seconde langue.

Enfin, pensez qu’il y a aussi quelques erreurs classiques dans lesquelles tout le monde plonge. « Manger une glace » au Québec ne s’emploie pas et se traduit par « manger une crème glacée« . Vos interlocuteurs pourraient peut-être penser que vous allez tenter d’absorber des glaces du Saint-Laurent lorsqu’il est gelé. Impossible n’est pas français, n’est-ce-pas ? et rassurez, de la glace, il n’en manquera pas…

Vous avez vous aussi entendu des expressions québécoises qui ont trait à l’hiver et qui vous donnent des frissons dans le dos dès qu’on les prononcent ? Faites-nous en part…

un homme heureux qui a choisi la ville au Québec qui correspond à son projet d'immigration

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