» Le choc culturel
Vous venez d’emménager au Québec. Vous avez apporté avec vous vos propres codes culturels qui orientent votre manière de voir, de penser et de résoudre des problèmes. Or, depuis, vous avez inévitablement rencontré d’autres moyens différents d’agir, de percevoir ou de valoriser les choses, qui ne concordent plus avec les vôtres et à la vision du monde qui vous a été transmise. Aussi les événements vous apparaissent-ils moins prévisibles. Les règles comportementales deviennent floues. Vous affrontez le choc culturel que ressent tout immigrant qui vit dans un nouveau pays.
Mais qu’est-ce qu’un choc culturel et comment se manifeste-t-il ?
Cet état de choc se traduit comme « une maladie dont souffrent, à divers degrés, la plupart des personnes qui vivent à l’étranger… » selon un anthropologue canadien qui a abordé cette notion dans les années 60. Le choc culturel se traduit par une anxiété de l’individu qui va perdre tous les signes et symboles familiers des rapports sociaux qu’il connait. Il est ressenti à des degrés divers. Pour mieux affronter le choc culturel, il s’agit d’en connaitre les causes et d’apprendre à en reconnaître les symptômes et les 4 principales phases.
Les quatre phases d’adaptation :
Le processus d’adaptation dans le pays d’accueil est décrit depuis longtemps au travers d’une « courbe en U » qui fut créée par J. Stewart Black & Mark Mendenhall : la Phase du spectateur appelée Lune de miel, la Phase de désillusion et d’implication, le Choc de culture , la Phase de l’adaptation et la Phase de Maturité.
Phase 1 : La Lune de miel. Période d’enchantement, assez courte. C’est une période de curiosité et d’intérêt pour le nouveau pays. Au programme : découverte, enthousiasme, fascination et implication. La personne se retrouve dans un pays inconnu où tout reste à découvrir, notamment une nouvelle culture qui diverge de leur culture d’origine (normes, valeurs, comportements, us et coutumes), sans que cela ne remette en cause pour l’instant son propre système de valeurs. Son système va servir alors de référentiel.
Phase 2 : Le Choc culturel. Cette phase est aussi appelée désillusion et frustration. L’individu ressent ce déphasage culturel comme une sensation de manque, une notion de perte, car il ne trouve pas ses repères dans sa vie quotidienne (alimentation, manière de vivre, comportement, langue différente, administration…). Il va donc se confronter aux réalités de la vie quotidienne et aux difficultés de logistique et matérielles. Les mots clés qui se rapportent à cette période sont : différences, isolation, confusion, mal du pays d’origine. Il ressent un vide culturel et de la nostalgie… Ce mot se compose de deux racines grecques : νόστος = nostos = rentrant à la maison, et άλγος = algos = douleur / se languir. Ce terme se rapporte donc à la douleur qu’une personne malade ressent parce qu’elle souhaite retourner à sa terre natale et ayant des craintes de ne jamais le revoir. Le mal du pays peut conduire à différents syndromes : psychologiques (dépression, manque de confiance…) physiques (maux d’estomac, insomnie) et comportementaux (nervosité, repli sur soi etc.).
Phase 3 : Adaptation ou échec. L’individu va prendre ses distances ou s’intégrer, en acceptant ou refusant son nouveau mode de vie. S’il prend le chemin de l’adaptation, il va alors adapter ses habitudes à la nouvelle culture, être rassuré, trouver ses repères, remplacer ses anciennes habitudes par de nouvelles. Il devient capable de voir les différences des deux cultures de manière plus objective et de gérer cette situation. Sinon on se dirige vers un reniement et un échec.
Phase 4 : La Maturité. Cette étape est aussi appelée phase de l’intégration ou de maîtrise. Les différences sociales et culturelles sont acceptées. L’individu est capable de fonctionner avec sa culture d’origine et celle du nouveau pays .
Une meilleure compréhension de ces quatre temps permet aux immigrants de mieux les apprivoiser et de les anticiper.
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