Comment se planter au Québec (#2)


[ Immigrer ] - Rédigé par

quebec immigration préparationNotre premier article ne saurait vous aider que partiellement à réussir votre plantage au Québec. Mais celui-ci vous donnera vraiment LA CLÉ pour faire choux-blanc à la vitesse d’un Airbus d’Air France qui atterrirait sur le Tarmac de l’aéroport Dorval… Pour les adeptes du défi ingagnable, débarquer sans visa permettant de travailler en se contentant d’un visa touristique de six mois, c’est le succès assuré. Si, si, il y en a plus que vous ne l’imaginez qui le font et vous bousculeraient pour vous ravir ce piédestal.

Le risque du retour à l’envoyeur…

 

La magie d’arriver sans visa pour s’installer au Québec peut d’ailleurs opérer très vite. Dès l’arrivée à l’aéroport même. Et ce court échange classique avec l’agent des douanes peut en témoigner :

Le douanier : “Bonjour-hello !”
Vous : “Bonjour! (vous tendez votre passeport à l’agent)”
Le douanier : “Vous arrivez pour des vacances ?”
Vous : “Non, pour m’installer ici (et vous faîtes le grand sourire de circonstance)”
Le douanier : “Je ne trouve pas de visa sur votre passeport ?”
Vous : “Non, c’est normal, je vais me trouver un employeur qui m’en obtiendra un !”

Ding-Ding-Ding ! Vous êtes le champion du jour. Avec un minimum de chance, vous ne passerez même pas le portique et serez candidat pour un retour direct à Paris (ou à votre case départ) sans même pouvoir respirer l’air vivifiant de Montréal en hiver.

Un visa…mais lequel ?

 

Mais revenons au cas de figure où vous auriez eu la brillante idée de vous pointer avec un visa. Faut-il encore savoir lequel choisir ! Pour ça, il va falloir faire une entorse à l’article précédent en vous renseignant un tant soit peu. Surtout que les modalités d’attribution et d’application évoluent très rapidement. Ceci dit, les candidats sont si nombreux qu’il y a de fait une certaine prime au casse-pipe, en commençant par casser sa tirelire.

créer une entreprise quebecDonc à titre d’exemple, si vous avez une absolument envie  de vous installer au Québec, ce qu’on appelle une immigration permanente, vous devriez optez pour la Résidence Permanente (dite “RP”), mais c’est assez cher. En étant un peu pingre, vous pourrez préférer le Permis-Vacances-Travail (le fameux “PVT” qui attire tant de jeunes français chaque année au Québec et plus largement au Canada) dont l’objectif n’est pas du tout le même.

Il existe donc une prime de risque dans le choix du visa: avec le visa touristique, vous risquez de vous dorer la pilule si vous débarquez en été, tandis qu’avec un visa Jeune Professionnel (dit “JP”) vous pourriez réussir votre intégration par le biais d’un employeur bienveillant…Est-ce vraiment ce que vous voulez ? Faites chauffer vos neurones et tâchez d’obtenir la bonne paperasse !

Attention au mirage des émissions télévisées…

 

Maintenant, si vous le voulez bien, marquons une petite pause, genre page de pub comme à la télé. Ah, la télé! Excellent moyen d’obtenir de l’information approximative. Chaque année un beau reportage du journal télévisé d’une grande chaîne française (on ne citera pas de nom) vient justement renforcer les idées préconçues et entretenir le fantasme québécois. Un vrai marronnier journalistique. Un des derniers reportages passés à la télévision juste avant que le lancement du concept “Comment se planter au Québec” était particulièrement éloquent. Il s’intitulait “Mon emploi au Canada”.

Il commence avec une jeune fille qui quitte la France avec son PVT sous le bras. Elle débarque à Montréal dans une colocation à plusieurs (genre auberge espagnole), dont un Français qui lui donne une belle perspective de ce qui l’attend dans la Métropole québécoise. Sauf que la voix off précise qu’il est ici depuis un an…donc vraisemblablement pas, ou plus, en PVT (puisqu’à l’époque le PVT ne durait qu’un an) ! Renseignement pris avec une connaissance du jeune homme (le monde est petit à Montréal aussi), il serait vraisemblablement ici en Résidence Permanente, condition incomparable à celle du PVT. Les candidats spectateurs n’y auront vraisemblablement vu que du feu et avec un peu de chance vous aussi. Mais ces conseils, souvent non pertinents, augmentent le risque de se manger un mur en bout de piste.

Vous qui aimez vous faire mal, vous devriez adorer le PVT qui est probablement le plus douloureux des visas. S’habituer à cette nouvelle vie au Québec nécessite en général plusieurs mois d’adaptation (nous reviendrons sur le sujet dans un prochain article). Bien souvent, votre sentiment que tout est bien en place dans votre nouvelle vie arrive juste quelques semaines avant la date d’expiration du visa. On se rend compte alors que l’on a pas du tout envie de repartir. La vie est belle au Québec finalement! Mais là, il est déjà trop tard car, dans l’urgence, les délais des services administratifs pour obtenir un autre type de visa ne cadreront plus avec les quelques jours qui vous restent avant de décoller pour le retour au bercail.

En résumé, une installation bêtement trop bien réfléchie au niveau des visas se fait donc en deux étapes:

1. Avant de partir, en s’interrogeant sur la raison du choix. En assimilant bien le fait que s’il existe plusieurs types de visa, c’est qu’il y a une bonne raison. Et que cette raison est étroitement liée aux conditions de travail (ou d’études) qui le caractérise.

2. Une fois sur place, vous ne pourrez pas utiliser le visa à d’autres fins que celles prévues par celui-ci, sauf éventuellement dans un état de stress permanent. On vous le déconseille fortement…

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Source de l’article : Souriez-vous !

Pour relire l’article précédent : Ne vous documentez pas avant de partir (ou faites-le en arrivant)

Pour avoir une information plus complète sur les visas pour le Québec (Canada), consultez notre guide Destination Québec.

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